Les bénéfices d'une forêt urbaine en santé sont très nombreux et profitent à tous ses habitants, à condition que l'on en prenne soin. De par leur activité, les arbres contribuent activement à l'amélioration de notre santé et de nos conditions de vie. Toutefois, le développement d'un arbre en milieu urbain n'est pas simple, surtout en ce qui a trait aux premières année de sa vie: les perturbations abiotiques (stress hydrique, sols pauvres et compacts, forts vents, manque d'espace, pollution de l'air etc.) et les mauvaises pratiques d'élagage et de plantation contribuent au dépérissement rapide des jeunes arbres plantés en milieu urbain.
Et comme si ce n'était pas assez, le contexte actuel de développement n'a rien de rassurant: la densification est à l'honneur, les promoteurs immobiliers n'ont jamais été aussi motivés et les services d'urbanisme sous-estiment fréquemment le potentiel et la valeur de peuplements d'arbres dans la grande région de Québec.
Pourtant, on parle sans cesse des variations climatiques, de la pollution atmosphérique, de l'augmentation importante du nombre d'îlots de chaleur, des coûts de traitement de nos eaux usées et de la protection de nos sources d'eau potable. Devant tous ces défis qui menacent notre santé et notre budget, les arbres sont sans l'ombre d'un doute nos alliés les plus précieux pour y faire face.

Voici une liste des tâches écologiques accomplies par les arbres en milieu urbain:
- Les arbres assurent une bonne climatisation par l'ombre qu'ils produisent (îlots de fraîcheur) et diminuent les écarts de température au sein des îlots de chaleur. De plus, cet ombrage nous protège des rayons UV et procure des conditions favorables à l'établissement de certains feuillus nobles dits tolérants et semi-tolérants à l'ombre, et qui ne sont donc pas adaptés à une croissance en milieu ouvert.
- Permettent de réduire notre consommation d'énergie en chauffage et en climatisation, de l'ordre du quart au tiers de notre consommation totale, selon la quantité et la disposition des arbres.
- Préviennent l'érosion hydrique et éolienne et stabilisent les sols en pente avec leur système racinaire.
- Assurent la captation de l'eau de pluie en amont et limitent donc la quantité des eaux usées devant être traitées dans les usines d'épuration en aval. De plus, par cette action, les arbres diminuent la quantité des eaux usées rejetées directement dans les cours d'eau lorsque le système d'aqueduc est surchargé par de fortes averses ou orages.
- Filtrent les matières particulaires et de métaux lourds en suspension, les poussières, les composés organiques volatils (COV) et les divers polluants atmosphériques nocifs tels que le monoxyde de carbone, dioxyde de soufre, dioxyde d'azote et l'ozone. La ville de Toronto a estimé la capacité de filtration annuelle de ses arbres à 19 000 tonnes métriques de ces polluants: les coûts associés à une captation par l'homme d'une telle quantité de ces polluants représenteraient 19 millions de dollars par année.

- Parallèlement, la captation de toutes ces substances nocives diminue le taux d'hospitalisation relatifs aux problèmes de santé associés à une mauvaise qualité de l'air.
- Produisent de l'oxygène et de la vapeur d'eau tout en captant le CO2 par l'action de la photosynthèse.
- Assurent la pérennité du cycle hydrologique et l'approvisionnement en eau des nappes phréatiques.
- Fournissent un abri à la faune urbaine.
- Favorisent la présence des insectes pollinisateurs essentiels à l'agriculture urbaine.
- Fournissent des graines, des noix et des fruits comestibles et à haute valeur nutritionnelle.
- Leur présence crée des brise-vents: en limitant la force des vents, les arbres augmentent notre confort et diminuent l'évapotranspiration des arbres et donc, le stress hydrique, principale perturbation abiotique du milieu urbain affectant le développement des arbres.

- Assurent la séquestration du CO2. Dans le cas de la ville de Toronto, on estime la capacité de séquestration de carbone de sa forêt urbaine à 1,1 millions de tonnes par année, ce qui représente une valeur de 27 à 37 millions de dollars annuellement.
- Procurent de l'intimité, un sentiment de plénitude, diminuent les tensions sociales, inspirent au calme et à la sérénité: en effet, de plus en plus d'études scientifiques confirment les effets apaisants de la présence des arbres sur la santé mentale et la qualité de vie en général. Il est aussi prouvé que la durée de la convalescence suite à un accident peut être diminué par la présence des arbres. Des études démontrent même que les magasins bordés d'arbres sont plus attrayants pour les consommateurs, et que ces mêmes consommateurs seraient enclins à dépenser plus d'argent dans de telles conditions.
- Assurent la présence et la survie des micro-organismes, des champignons, des bactéries et des insectes présents dans le sol. Ils sont chargés d'assurer la solubilité, la disponibilité et la régularité des éléments nutritifs mineurs et majeurs, naturellement présents dans le sol ou incorporés par amendement ou fertilisation du sol.
- Diminuent le lessivage du sol et la perte des éléments nutritifs qui s'y trouvent, limitant ainsi l'utilisation de fertilisants et la pollution des cours d'eau qui s'y rattache.
- Représentent un attrait supplémentaire de taille pour l'industrie touristique de la vieille capitale.

Maintenant que vous en connaissez plus sur les bénéfices que nous procurent les arbres, nous espérons que vous porterez sur eux un regard différent. Bien des gens pensent que la forêt urbaine n'est constituée que des arbres ornant les parcs et les espaces publics. Au contraire, la grande majorité des arbres constituant la forêt urbaine appartiennent au domaine privé: ce sont en fait vos arbres, ceux de vos voisins, de vos amis et de votre famille.
La forêt urbaine nous appartient et il est de notre devoir à tous d'en prendre soin. Parce qu'une ville sans arbres n'est qu'un désert, adoptez de meilleures pratiques en arboriculture, sensibilisez vos proches à l'importance des arbres en milieu urbain et devenez vous aussi un acteur de changement.